De tous les animaux que j’ai la chance de croiser en Suède, le plus impressionnant reste pour moi l’élan.
Il est la plus grande espèce de cervidés sur la planète. Son poids peut atteindre 700 kg et sa hauteur plus de 2 mètres à l’épaule. Il est un grand solitaire, qui a peur des hommes. Il est donc très difficile de les voir en se promenant dans la forêt.
La Suède est le pays où la densité des élans est la plus élevée au monde : 350 000 individus, en particulier en Laponie. Cela n’a pas toujours été le cas et l’élan a frôlé l’extinction en Suède au début du XIXe siècle.
L’attribution du droit de chasse par le roi Gustave III à tous les propriétaires terriens, en 1789, a conduit à des prélèvements excessifs. La création de la Swedish Association for Hunting and Wildlife Management (SAHW) en 1830, et l’attribution de la responsabilité de la gestion des populations d’élans à cette association de chasseurs, en 1938, permirent de reconstituer une densité significative.
Aujourd’hui, le succès de la protection est tel que de nombreux accidents de circulation (souvent mortels au vu de la taille de l’animal…) sont causés par les élans et les dégâts forestiers, notamment aux repousses, sont très lourds : un élan adulte consomme entre 10 et 30 kg de matière végétale par jour.
J’avais observé, à ma plus grande surprise, un élan sur la rocade autour de Stockholm l’été dernier. Mais quelles émotions inoubliables de l’apercevoir, au-delà du cercle polaire, en pleine forêt de boulots nains et au pied des montagnes qui forment la frontière entre la Suède et la Norvège !


